mardi, mars 07, 2006

La vengeance du comte Skarbeck

Malgré l'incompréhension de Nico, j'ai toujours été allergique au dessin un peu sale de Rosinski et à Thorgal en particulier. Bien sûr "Le Grand Pouvoir du Chninkel" est à part, mais le Noir & Blanc tolère beaucoup mieux son crayonné...

Par contre quand on feuillète cet album, on se demande s'il s'agit bien du même dessinateur... Rosinski s'est mis à la peinture et le résultat est saisissant. Chaque planche est réalisée avec des vrais pinceaux et de la vraie gouache, si si ! Certaines sont vraiment magnifiques, l'artiste se bonifie indéniablement au fil des albums. J'aime tellement la couverture du T2 que la voilou :


Le scénario signé Yves Sente - auteur des derniers "Blake et Mortimer" - est prenant, c'est l'histoire de la vengeance d'un peintre maudit qui rappelle celle de MontéChristo (il y a d'ailleurs une allusion à Dumas dans le 2ème tome).


Pour information, l'histoire est vraiment bouclée, encore un bon point pour Rosinski & Sente, vivement recommandé donc (qu'est-ce qui faut pas faire pour attirer Nico dans ce blog... :o).

NB : c'est chez Dargaud

mercredi, février 08, 2006

Ô mon Cul Luce



Ou plus précisément Homonculus.

Mais qu'est-ce donc professeur ? Il s'agit d'un nouveau manga particulièrement étonnant signé Hideo Yamamoto.

Susumu Nakoshi a la trentaine et l'apparence du cadre dynamique japonais. Il vit pourtant dans une voiture minuscule et partage régulièrement ses repas avec des clodos installés dans un parc entouré de buildings. Après la saisie de son véhicule, il finit par accepter la proposition déroutante d'un inconnu, Manabu Ito, étudiant en chirurgie plein aux as. Manabu récupère la voiture de Susumu et le renfloue s'il accepte une trépanation ! L'apprenti chirurgien souhaite étudier les effets de l'opération à savoir la libération de son 6ème sens (*). L'opération se déroule normalement et peu après Manabu cherche à détecter de nouvelles facultés chez Susumu.
Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Manabu décide alors d'emmener son cobaye dans des endroits glauques, théâtre de morts violentes ou prétendument hantés : nouvel échec. Quelques jours s'écoulent, au cours d'une promenade, Susumu attrape une poussière dans l'oeil et en regardant avec l'autre, il se croit victîme d'hallucinations : certaines personnes apparaissent avec des changements bizarres.
Il observe un passant qui ne dispose que de la moitié de sa tête, un autre est en 2D, complètement plat, une femme se déplace sur les mains, etc. Dès qu'il regarde à nouveau avec ses 2 yeux, tout redevient normal. Perturbé par ces visions il renverse son café sur un yakuza, qui sort rapidement un tanto avec la ferme intention de laver l'affront en lui coupant l'auriculaire. En y regardant d'un oeil, il voit un impressionnant robot habité par un petit garçon larmoyant occupé à se mutiler le doigt avec une lame...


Je vous laisse découvrir la suite du manga qui fourmille de trouvailles et vous apprendra ce qu'est un "Homonculus".

Le style est réaliste avec des planches assez constrastées et bien agencées. Le trait est très maîtrisé. La variété des représentations d'Homonculus permet à l'auteur d'expérimenter des textures et des mélanges graphiques étonnants (ne pas râter l'adolescente en sable...).
Je mettrais juste un bémol, l'alternance des vues (6ème sens et vue normale) - qui fait toute l'originalité de cette BD - rallonge les scènes, d'où un sentiment de longueur parfois.

(*) : Cette théorie est basée sur le fait que lorsque nos fontannelles se soudent (vers 18 mois) et ferment définitivement notre crâne, nous perdrions la faculté d'utiliser notre notre cerveau à plein régime. En faisant un trou dans le crâne, on retrouverait ces conditions et de nouvelles facultés.

jeudi, novembre 17, 2005

Stratège (Bokko)


En ces temps agités, il peut être à propos de vous parler du "Stratège". Il s'agit d'un manga classé dans le genre "seinen", dont l'histoire se passe en Chine dans les années 230 avant JC. Le stratège c'est Kakuri, un membre du clan d'élite Bokk, dont le rôle est d'aider les villes ou les royaumes à se défendre contre les invasions musclées des provinces voisines. Dans ce récit c'est n'est pas la force ou la technique individuelle qui triomphent des assaillants mais l'intelligence et l'action collective. Kakuri analyse chaque situation et réfléchi à la solution adaptée pour repousser un ennemi souvent supérieur en nombre. Ingénieux, courageux et bien entendu expert des arts du combats, son physique est plutôt atypique pour cette catégorie : petit, chauve, barbu et légèrement bedonnant.
En dépit du thème assez classique, l'histoire est réellement captivante : les personnages attachants, le scénario plein de surprises mais toujours très réaliste. Les auteurs se sont vraiment projetés dans le passé pour retracer précisément les batailles féroces et les techniques utilisées pour pénétrer ou défendre les villes fortifiées. On notera aussi le rôle primordial des espions dans ces guerres. Si leur courage et leurs actions peuvent faire basculer la victoire, le sort qui leur est réservé lorsqu'ils sont capturés est d'une cruauté extrême. Certaines scènes sont assez "rudes"; bien moins nombreuses que dans Gantz par exemple, elles sont plus marquantes par leur côté authentique...

Le dessin de Hideki Mori est réaliste mais sans fioritures. L'accent est mis sur les personnages et l'action : il s'en dégage une grande force d'évocation. Le manga est au éditions Tonkam, il est tiré du livre "Bokko" de Kenichi Sakemi que je n'ai pas encore déniché ("dénicher kenichi" ça vaudrait le coup...).

A part ça j'ai récupéré par la famille de Sylviane un album de Bécassine de 1929. Je vous en réserve quelques planches bientôt.

Bises qui piquent les poilus.

NB : grand merci à jean-charles (un collègue) qui m'a fait découvrir le Stratège.