Ou plus précisément Homonculus.
Mais qu'est-ce donc professeur ? Il s'agit d'un nouveau manga particulièrement étonnant signé Hideo Yamamoto.
Susumu Nakoshi a la trentaine et l'apparence du cadre dynamique japonais. Il vit pourtant dans une voiture minuscule et partage régulièrement ses repas avec des clodos installés dans un parc entouré de buildings. Après la saisie de son véhicule, il finit par accepter la proposition déroutante d'un inconnu, Manabu Ito, étudiant en chirurgie plein aux as. Manabu récupère la voiture de Susumu et le renfloue s'il accepte une trépanation ! L'apprenti chirurgien souhaite étudier les effets de l'opération à savoir la libération de son 6ème sens (*). L'opération se déroule normalement et peu après Manabu cherche à détecter de nouvelles facultés chez Susumu.
Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Manabu décide alors d'emmener son cobaye dans des endroits glauques, théâtre de morts violentes ou prétendument hantés : nouvel échec. Quelques jours s'écoulent, au cours d'une promenade, Susumu attrape une poussière dans l'oeil et en regardant avec l'autre, il se croit victîme d'hallucinations : certaines personnes apparaissent avec des changements bizarres.
Il observe un passant qui ne dispose que de la moitié de sa tête, un autre est en 2D, complètement plat, une femme se déplace sur les mains, etc. Dès qu'il regarde à nouveau avec ses 2 yeux, tout redevient normal. Perturbé par ces visions il renverse son café sur un yakuza, qui sort rapidement un tanto avec la ferme intention de laver l'affront en lui coupant l'auriculaire. En y regardant d'un oeil, il voit un impressionnant robot habité par un petit garçon larmoyant occupé à se mutiler le doigt avec une lame...
Je vous laisse découvrir la suite du manga qui fourmille de trouvailles et vous apprendra ce qu'est un "Homonculus".
Le style est réaliste avec des planches assez constrastées et bien agencées. Le trait est très maîtrisé. La variété des représentations d'Homonculus permet à l'auteur d'expérimenter des textures et des mélanges graphiques étonnants (ne pas râter l'adolescente en sable...).
Je mettrais juste un bémol, l'alternance des vues (6ème sens et vue normale) - qui fait toute l'originalité de cette BD - rallonge les scènes, d'où un sentiment de longueur parfois.
(*) : Cette théorie est basée sur le fait que lorsque nos fontannelles se soudent (vers 18 mois) et ferment définitivement notre crâne, nous perdrions la faculté d'utiliser notre notre cerveau à plein régime. En faisant un trou dans le crâne, on retrouverait ces conditions et de nouvelles facultés.